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LES TROIS LECTURES.

quaient, n’écoutaient que le bruit des voitures s’arrêtant à leur porte ; les autres, en contemplation de ceux qui arrivaient, ne s’inquiétaient pas davantage des malheurs dont une exposition ingénieuse leur donnait l’espérance.

Même calme, même indifférence pour le second acte ; seulement Charles Maubert, craignant que son ami ne perdît courage, interpellait de temps à autre quelques vieux amateurs du Gymnase… « N’est-ce pas que cette scène est « fort belle ? disait-il… Convenez que c’est écrit « à merveille… » Et un gros sourire approbatif, ou la répétition exacte du même éloge, répondait seul à la question flatteuse, et le silence régnait de nouveau. Charles espérait que cette froideur soutenue céderait à l’intérêt répandu dans le troisième acte ; mais le malheur voulut que l’arrivée de la femme à la mode de ce salon, car chaque salon a la sienne, causât un tel dérangement, et produisît tant d’effet, que la péripétie la plus forte n’y pouvait résister. Un béret nouveau, orné de chefs d’or, et surmonté de plumes rouges ; une robe de satin, brodée de grosses fleurs, imitant les ramages des garnitures de nos grand’mères ; enfin, une de ces parures hardies qu’une femme ne hasarde jamais qu’avec la conscience de l’envie qu’elle inspire, et la connaissance du goût des gens de sa société, devait