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LES TROIS LECTURES.

II.

Peu de temps après avoir fini ses corrections, Amaury vit arriver chez lui Charles Maubert, le neveu du riche banquier de ce nom. Il venait l’engager au nom de son oncle et de sa tante, à faire chez eux une lecture de son drame, et cela très-prochainement.

— « Comment savent-ils que j’ai fait un drame ? demanda Amaury ; ils me connaissent à peine, et je les croyais plus qu’indifférents pour tout ce qui tient à la littérature.

— « Ils ne sont pas très-forts, j’en conviens, sur ces intérêts-là ; mais, en récompense, ils entendent bien les autres ; et c’est un fort bon patronage à s’assurer. Le créancier fourmille cette année, et il faut se faire des amis qui prêtent. Le bonheur veut que la prima donna qui était l’âme du concert projeté, est malade, et que mon oncle ne sait que donner à ses invités.

— « Eh bien qu’ils les fassent danser.

— « La mort d’une vieille parente ne le permet pas. Ils sont en deuil.

— « Ainsi, c’est en désespoir de plaisir qu’ils ont recours à moi. Je les remercie de tout mon cœur.

— « Tu as tort. Il y a des trésors attachés à