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LES TROIS LECTURES.

Cet avis rendit à la raison jusqu’aux plus bruyants convives. Une teinte de tristesse se répandit sur l’assemblée ; comme au moment où la cloche apprend aux joyeux écoliers la fin de la récréation ; on se leva de table, et chacun se plaçant le mieux possible pour échapper aux regards du lecteur, on entendit ces mots dits à voix haute :

La tour de neige, ou Mathilde d’Olsberg.

— « Ah ! tu as pris ton sujet dans les chroniques des bords du Rhin, dit Gabriel ; le moyen âge, c’est cela, maintenant que l’antique est épuisé, et que l’actualité est dangereuse, on ne peut s’en tirer qu’avec des hauts barons et des châtelaines. » Amaury répondit à cette réflexion, par une espèce de poétique sur l’art de choisir un sujet approprié au goût, et même aux besoins de l’époque. Cette digression imprudente faillit retarder la lecture d’une heure, car chacun voulut donner son avis, et le pauvre auteur se repentit vivement d’avoir ranimé la conversation, et risqué de perdre à jamais le silence qu’il avait obtenu avec tant de peine.

Enfin, après avoir relu deux fois inutilement le nom des personnages ; il parvint à se faire écouter.

— « Bon style, exposition parfaite, cela cause à merveille, point de tirades ; des enjambe-