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LES TROIS LECTURES.

apparaît tout entier ; plus de ces reconnaissances prévues, de ces victimes qui se moquent de la mort, et veulent que je m’intéresse à la leur ; plus de ces générosités de convention, de ces remords bavards, de ces rimes banales qui assoupissent l’oreille de leur bruit monotone ; enfin, choisis dans le vrai sans tomber dans le grossier, emploie la terreur sans donner dans l’horrible, et je te garantis de nombreux applaudissements ; car le public n’a pas si mauvais goût que messieurs les auteurs le prétendent.

— « C’est bien mon avis, reprit Amaury, et tu verras que j’ai cherché à m’approcher le plus possible de ce vrai, qui est aujourd’hui la première condition d’un ouvrage ; mais le malheur est, mon ami, que le vrai d’une coterie n’est pas le vrai d’une autre, et qu’il n’est pas toujours facile de distinguer lequel est le faux. Enfin, vous avez tous des talents remarquables, un esprit éclairé, et une sincère amitié pour moi, vos conseils me guideront. Je me soumettrai à votre jugement, si sévère qu’il puisse être ; et je vous fais d’avance les arbitres de ma destinée littéraire. »

Alors tous les membres de ce nouveau jury dramatique se rapprochèrent d’Amaury, pour lui donner l’assurance du vif intérêt qu’ils portaient à l’auteur et à l’ouvrage ; on prit jour