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même aux yeux des vivants, et de même tout ce qui vit autour de moi : ce prêtre qui, sur le bord de cette fosse, adresse avec confiance des paroles d’intercession à un Dieu qui est l’hôte de sa pensée ; ce fossoyeur impatient des longs adieux ; ces deux cicerone dont le privilége est affiché sur les portes d’entrée pour empêcher les jardiniers d’usurper leurs bénéfices ; ces gardiens qui parcourent seuls, au milieu de la nuit, du silence et de l’obscurité, les détours de ce lugubre labyrinthe ; ce concierge qui a renvoyé le chien du pauvre ; sa fille grande comme le plus jeune de ces cyprès qui s’élève parmi les tombes, et joue encore entre les ifs après le coucher du soleil… En ce moment, je montai les marches de la chapelle bâtie récemment sur la plus haute éminence. Adossé contre la porte, je découvrais Paris tout à nu et le Panthéon en face de moi : « Et toi aussi, m’écriai-je, superbe cité, tu es au bas de cette colline pour la gravir peu à peu… Tout entière avec tes tours jumelles couronnées de tant de siècles, avec ton temple restauré, où la patrie reconnaissante appelle quatre morts qui vont bientôt s’y acheminer, tu agrandiras un jour cette enceinte, et la vie aura fui loin de tes barrières… » Mes idées s’exaltaient ! de la force d’une imagination puissante, je soulevai, pour les mettre debout, et la grande ville