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à perpétuité ; c’est de là qu’œil faut partir pour suivre les progrès du luxe funéraire. J’y trouve un sol plus humide, un branchage plus épais, des allées plus embarrassées, des pierres dégradées, des urnes par terre, des croix brisées, la mousse et le sable sur les inscriptions ; çà et là, cependant, quelques marques de culture et de souvenir religieux. On sent que toute cette enceinte est livrée à l’abandon ; les corps ne devaient y trouver qu’une hospitalité de six ans ; mais les agrandissements successifs du Père-Lachaise n’avaient point fait sentir jusqu’à ce jour le besoin de relever, c’est le mot du cimetière. L’heure de la nécessité est arrivée ; quoique les maisons fuient le voisinage de l’enclos des morts, les propriétaires des terrains contigus savent tirer parti de la convenance lorsqu’elle se présente ; et, en ce moment, le trésor de la ville, épuisé, ne peut satisfaire aux exigences d’un jardinier possesseur de trois quartiers de terre[1].

  1. Ce jardinier demande, dit-on, 60,000 francs ; il est vrai que la ville tire un parti fort productif du terrain. Le prix, pour les concessions perpétuelles, est de 125 francs le mètre ; la sépulture ne peut pas comprendre moins de deux mètres superficiels, c’est-à-dire deux mètres de long sur un de large, pour une personne au-dessus de sept ans, ni moins d’un mètre superficiel pour les