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mes célèbres que tous les chemins de la gloire, quelque divers qu’ils soient, ont conduits au même but.

J’ai parcouru la partie la plus opulente du Père-Lachaise, celle, ai-je dit, que l’on pourrait nommer le quartier des maréchaux ; mais ne m’arrêtai-je pas avec des sensations plus délicieuses au milieu de ces bosquets, dont le tombeau de Delille est devenu le centre, et que je me plairais à consacrer par la désignation de corbeille des arts. Le hasard seul n’a point groupé en cet endroit les tombes de Delille, Grétry, Bernardin de Saint-Pierre, Charles, madame Dufresnoy, madame Dugazon, mademoiselle Raucourt, Fourcroy, Haüy, Thouin, Breguet, Parny, Joseph Chénier, Bellangé, Brongniart (l’architecte même du Père-Lachaise), Mercier, Ginguené, Gaveaux, Talma, Géricault, madame Blanchard, Berwick, Méhul, Persuis, Nicolo, et une foule d’autres. Certes le choix et la sympathie ont présidé à cet assemblage de noms, dont aucun ne passe devant l’esprit, sans toucher une fibre du cœur, ou sans émouvoir l’imagination. Il en est aussi d’épars dans d’autres parties du cimetière : l’amitié et la reconnaissance n’ont garde d’oublier Monge, l’abbé Sicard, madame Cottin, Béclard, Percy, Chaussier, Girodet, Picard, Désaugiers, et combien encore que je suis contraint d’omettre !