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la réunion des grands dignitaires de la couronne impériale sur une même éminence éclipse toute autre splendeur ; tant la magnificence de leurs mausolées atteste la vérité de ce mot de Napoléon confirmé par le peuple et l’armée : « J’ai trop enrichi mes maréchaux. »

A gauche, sur le bord de la grande avenue montante qui entoure la partie de l’est du cimetière, on rencontre, assez loin du groupe principal, adossés à la terre et déjà dégradés, les tombeaux en marbre noir du maréchal Kellermann et de son épouse ; Kellermann ! voilà le nom qui rappelle Valmy, son cœur y repose ; Valmy rappelle Jemmapes. Ce furent deux victoires presque jumelles, des victoires du soldat-peuple, des républicains pieds-nus ! Qui aurait pensé qu’elles dussent devenir un jour les cariatides d’un nouveau trône ?

En continuant de monter, l’on admire bientôt la sépulture de la famille du prince d’Ekmuhl, puis celle de la famille du duc de Tarente et le mausolée de cet intrépide duc Decrès qui eut un singulier et déplorable destin ; ce fut de survive à l’explosion de son vaisseau, le Guillaume Tell, avec lequel il avait sauté, et de mourir victime d’une mine placée dans son lit même, où un misérable qui le volait avait caché plusieurs livres de poudre, auxquelles il mit le feu ! Plus loin, la