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vers ces trois tombeaux que se précipite d’abord la jeunesse ; dans Foy, Manuel et Benjamin Constant furent personnifiées l’éloquence de l’âme, l’éloquence de la raison, l’éloquence de l’esprit. Debout sur son vaste piédestal, le premier de ces orateurs semble attendre que tout se réveille autour de lui pour céder de nouveau à sa puissante inspiration. Ce sera, certes, un fait transmis à la postérité que celui de l’élan unanime de la France se chargeant du douaire de sa veuve et de la dot de ses fils. La nation acquitta cette dette par l’offrande de plus d’un million, mais elle n’étendit point sur le catafalque du soldat républicain le dernier manteau de la pairie héréditaire.

Comment le million de la reconnaissance a-t-il pu se souvenir en obole pour Manuel… ? l’obole aurait manqué si le pauvre chansonnier n’eût fait la quête ; cependant


Bras, tête et cœur, tout était peuple en lui !


De simples pierres recouvrent ses restes et ceux de Benjamin Constant jusqu’au jour du Panthéon.

Sans l’éclat de ces trois renommées, notre époque ne laisserait point de vives traces au Père-Lachaise ; on s’y croirait encore dans le domaine de l’Empire, tant le faisceau de gloire formé par