vement qui ne la pousse tout entière vers ces trois directions… Eh ! c’est sur les chemins qui conduisent à un tel but que retentissent, du matin au soir, les cris de l’allégresse populaire, le bruit d’une musique toujours animée, les chants et le fracas des noces de faubourg ! Le corbillard et le carrosse de mariage sortent par les mêmes barrières, se rencontrent fréquemment, et quelquefois même les deux cortéges sont obligés de se mêler : rapprochement singulier des phases de l’existence !
Ces contrastes m’occupaient encore, et déjà je me trouvais au milieu de cette brillante division du cimetière où sont venues se grouper les grandes notabilité de l’empire, et que l’on pourrait appeler le quartier des Maréchaux. Tout à coup le roulement d’un tambour funèbre parvint jusqu’à moi ; une décharge de mousqueterie se prolongea en échos répétés ; je crus voir soudain les ombres illustres dont j’étais entouré tressaillir et s’élancer au-devant d’un frère d’armes en lui demandant le nom de son dernier champ de bataille ; je m’avançai comme pour les suivre, et j’aperçus presque aussitôt le peloton de garde nationale qui venait de rendre les derniers honneurs militaires au cercueil d’un sergent de sa compagnie. Jamais les détonations d’armes à feu ne furent si fréquentes au cimetière