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M. Boulard lui-même avait fait le voyage de Gênes pour choisir le marbre le plus pur. Des fouilles en terre de quarante pieds de profondeur avaient eu lieu, et 400,000 fr., suivant le vœu du défunt, allaient être consacrés à ce monument, lorsque ses héritiers jugèrent que sa dépouille mortelle ne pouvait reposer nulle part plus dignement que dans la chapelle de l’hôpital de Saint-Mandé, élevé avec un million qu’il avait légué pour cette œuvre philantropique.

La place destinée à ce phare de l’opulence industrielle n’est pas restée vide, sur le devant, et à l’extrémité de la grande avenue du nord, une pyramide monumentale s’élève aujourd’hui pour une riche famille portugaise du nom de Dios Santos ; on arrive à sa base par deux escaliers latéraux de quinze ou vingt marches, et un troisième, placé au centre, conduit au caveau qu’elle surmonte, et dont la moitié seulement apparaît au-dessus du sol. Comparés à des constructions si dispendieuses, combien semblent déjà gothiques ces simples caveaux fermés d’une porte de bronze, et fastueux naguère à côté des premiers sarcophages ! Aujourd’hui l’on bâtit des chapelles, et la plupart des monuments adossés aux coteaux n’ont pas moins de deux étages, un rez-de-chaussée sur la route d’en-bas, et un autre supérieur pour celle d’en-haut. Aussi un enfant, trompé