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tèce, étale déjà ses trente-un mille monuments[1] !

Déjà une police complète y est nécessaire. On y voit régner toute l’activité de l’industrie ; les grandes avenues y sont sans cesse traversées par des architectes, des charpentiers, des serruriers, des maçons, et une foule d’autres ouvriers : c’est bien une ville en construction. L’idéal s’évanouit devant le spectacle des chèvres, des roues, et des échafaudages ; car les tombeaux, humbles et resserrés dans l’origine, deviennent spacieux à leur base, croissent en hauteur, et ne s’arrêteront point sans doute au degré où ils sont parvenus. On avait bâti une multitude de petites pyramides avant d’employer tant d’années, de bras et de pierres à construire le monument gigantesque de Chéops.

Çà et là les aiguilles des pyramides qui sont au Père-Lachaise s’élancent au-dessus des autres tombeaux. Peu s’en est fallu qu’un obélisque en marbre de Carrare n’attestât, par une élévation de quarante pieds, l’opulente vanité d’un tapissier du roi. Une inscription aurait indiqué que

  1. Voici le nombre progressif des pierres tumulaires depuis 1804.
    On a placé en 1804…… 113. en 1810…… 76.
    en 1805…… 14. en 1811…… 96.
    en 1806…… 19. en 1812…… 130.
    en 1807…… 26. en 1813…… 242.
    en 1808…… 51. en 1814…… 509.
    en 1809…… 66. en 1815…… 635.


    En tout, 1827. – En 1830, on en compte 31,000.