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livrée dans la cour ; sa maison de campagne, ce n’étaient plus ses enfants dans le parc ; sa loge, ce n’était plus son épouse sur le premier banc ; partout un nouveau maître : sa tombe, voilà ce qui lui reste, elle ne saurait lui manquer.

Les grands noms de l’ancien régime ne s’inscrivent plus sur la façade des hôtels, comme les noms des Larochefoucault, des Crillon, des Talleyrand, des Choiseul, des Gontaut-Biron, que l’on voit encore. Cet usage, la mode l’a transporté au Père-Lachaise pour toutes les classes où règne l’aisance ; partout ce sont des sépultures de famille ; elles viennent y étaler, d’avance, les unes leur obscurité, les autres leur orgueil, toutes leur néant. Il est, toutefois, de ces fondations que les plus tendres affections ont consacrées. Là, on se donne rendez-vous après le trépas ; il est doux de savoir que l’on s’y retrouvera. La philosophie avoue également ces idées d’anticipation sur la mort ; sans doute c’est une résolution qui peut ne pas être sans influence sur la moralité de la vie, que celle d’aller volontairement marquer le but où une nécessité inexorable doit vous conduire, méditer sur soi-même et essayer son cercueil.

Seul vers le soir d’un jour de mélancolie, on va ainsi désigner sa place ; seul, dis-je, en un jour triste, ou, suivant l’impulsion du caractère