Page:Paris, ou, Le livre des cent-et-un, IV.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ches humaines, combien peu en laisserait-on échapper, si l’on était certain qu’elles fussent recueillies par un témoin invisible ! L’homme parle trop d’un Dieu, et ne croit pas assez à sa présence ; il le nomme partout et ne s’en souvient nulle part.

Je tenais à la main plusieurs couronnes ; à quelle tombe destinais-je cet hommage ? Huit ans se sont écoulés depuis le jour où j’assistai au mariage d’un de mes amis, hymen funèbre, dernière consolation d’une mourante !… Il est une maladie, la plus cruelle de toutes, car elle sévit avec le plus d’ardeur contre la jeunesse, et dévore les organes de la respiration. Le médecin, en la reconnaissant, se détourne avec tristesse, sans ressource contre ses ravages. Eh bien, le germe destructif, à son dernier degré de développement était dans le sein de la mariée. Le jeune homme, objet de son amour, et qui l’aimait d’un amour égal, n’avait pu être assez égoïste pour se refuser à ce vain simulacre d’union ; combien il dut souffrir ! L’épouse ne permit point qu’on omît, qu’on abrégeât aucune des cérémonies, dussent-elles, dans une église très-froide, précipiter les progrès du mal… Je l’ai dit, c’était la dernière consolation d’une mourante. Nous la conduisîmes à la maison de son mari ; je pris sous le bras cette jeune malade, je lui aidai à