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terie. Rien n’a été négligé pour donner de l’attrait aux annonces de sépulture et d’exhumation ; un moyen de séduction est cherché jusque dans les enseignes : ici l’on s’adresse au tombeau de La Fontaine ; là, au tombeau d’Héloïse et d’Abeilard ; plus loin, au tombeau du général Foy. Les entrepreneurs ont espéré que le fils qui marche les regards baissés à la suite du fatal corbillard, pourrait les détourner un seul instant et conserver un souvenir. Il a fallu même une mesure de police pour interdire à l’industrialisme la faculté de se mêler aux convois et de faire ses offres de service dans l’enclos du cimetière ; désormais il ne se tient plus qu’à la porte des mairies où il guette les déclarations de décès. Pour cette classe d’hommes, la vie n’est qu’une plante parasite de la mort.

Le nombre des décès trompe quelquefois les spéculations de ces marbriers ; je considérais leurs ateliers avec une sorte de curiosité ; j’entendis l’un d’eux se plaindre de ce qu’il appelait sa morte saison. « Heureusement », ajouta-t-il, « nous attendons la chute des feuilles, l’automne approche, et quelques grosses têtes vont nous arriver. »

L’entrée de cette avenue directe du Père-Lachaise porterait dans l’âme la première impression de tristesse naturelle à l’approche d’un tel