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lancelot du lac.

l’homme d’Artus. Aussi eût-il tout donné pour le voir résister aux vives instances que le roi et la reine ne devaient pas manquer de lui faire. Avant de quitter la Roche aux Saisnes, Artus d’après les sages conseils de messire Gauvain, avait prié la reine de venir remercier Lancelot qui l’avait conquise. Genièvre en arrivant, regarda son ami, lui jeta les bras au cou et lui rendit grâces de la délivrance du roi. « Sire chevalier, dit-elle, je ne sais qui vous êtes, et j’en ai grand regret. Mais vous avez tant fait pour mon seigneur que je vous offre tout ce qu’il m’est permis de donner d’amour et de loyauté à loyal chevalier. — Ma dame, grands mercis ! » répond Lancelot d’une voix tremblante. Le roi, témoin de l’entrevue, remercia virement la reine de ce qu’elle venait de faire et ne l’en prisa que davantage. Alors, avec une grâce insigne, la reine s’enquit de tous les chevaliers qui avaient pris part à la quête de Lancelot. Sagremor seul manquait : « Il était retenu, dit mess. Gauvain, par une demoiselle à laquelle il avait donné son amour. » De son côté, la reine raconta comment le chevalier qui venait de délivrer le roi était tombé en frénésie, et avait dû sa guérison à une demoiselle appelée la Dame du lac. « Le connaissez-vous ? demanda le roi. — Je sais maintenant quel il est ; mais quant à