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prouesse de lancelot.

et Gaheriet. « Vous êtes libres, » leur dit-il. Artus remercie son libérateur qu’il ne reconnaît pas. De là, Lancelot se fait conduire à la prison de Galehaut et de ses compagnons. Les premiers mots de Galehaut sont : « Que ferai-je de la liberté, quand j’ai perdu la fleur de chevalerie ? Où trouverai-je le courage de vivre, loin de celui que j’aime plus que la vie ? — Ne vous affligez pas tant, dit Lancelot en levant son heaume me voici, cher sire. » Et ils s’élancent dans les bras l’un de l’autre, ils se baisent mille fois. Et mess. Gauvain revenu vers le roi lui disait : « Sire, voilà celui dont nous étions en quête : Lancelot du Lac est devant vous, le fils du roi Ban de Benoic, celui qui ménagea votre paix avec Galehaut. » Grande fut la surprise, l’admiration et la joie du roi Artus. « Beau sire, dit-il à Lancelot, je vous mets en abandon ma terre, mon honneur et moi-même. » Lancelot le releva en rougissant de confusion. Quand le geôlier eut rapporté aux prisonniers leurs épées, ils montèrent à la grande tour dont l’entrée était défendue par de fortes barres. Lancelot, jugeant que leurs efforts seraient inutiles pour les lever, retourne à la chambre où il avait enfermé Camille : il la saisit par les tresses, et menace de lui trancher la tête. « Ne vous suffit-il d’avoir tué mon