Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.
76
lancelot du lac.

revenaient, messire Yvain reprendrait-il l’avantage ? — Au moins la lutte serait-elle moins inégale. — Dites à messire Yvain qu’il aura le secours dont il a besoin, sous le pennon de ma dame la reine. »

Le chevalier salue, demande un autre heaume pour remplacer celui qu’il avait perdu et revient à mess. Yvain comme déjà les Bretons reculaient en désordre. Mess. Yvain les soutenait de son mieux ; au grand besoin voit-on le bon chevalier. Et cependant, Lionel faisait approcher deux chevaux ; le plus grand pour Lancelot, l’autre pour lui. Avant de lacer son heaume, la reine prend Lancelot entre ses bras, le baise doucement et le recommande à Dieu. Elle tend ensuite à Lionel un glaive auquel elle avait attaché un pennon d’azur à trois couronnes d’or ; à la différence de l’enseigne du roi où les couronnes étaient sans nombre.

Quand mess. Yvain aperçut le pennon de la reine : « Voyez-vous, dit-il à ses chevaliers, cette enseigne ; nous avons le secours promis. Or paraîtra qui bien fera ! »

Lancelot était déjà au fort de la bataille, criant « Clarence ! l’enseigne au roi Artus. » (Clarence est une cité de Norgalles, grande et plantureuse, où jadis avait résidé le roi Taulas, aïeul d’Uterpendragon. De là le cri que ses