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guérison de lancelot.

ferez entrer ; il en sortira guéri. Ayez encore soin de ne pas lui laisser quitter cet écu. — Ah ! dame, répond la reine, je vois que vous aimez bien ce chevalier, pour être venue si loin afin de le guérir ; ne me direz-vous pas qui vous êtes ? — Assurément je l’aime ; j’avais pris soin de le nourrir quand il perdit son père et sa mère ; je l’ai conduit à la cour, et c’est à ma prière que le roi le fit chevalier. — Soyez donc mille fois la bien venue ! » dit la reine en lui sautant au cou, et la couvrant de baisers. Je le vois maintenant : vous êtes la Dame du lac. Pour Dieu ! veuillez nous demeurer, ne fût-ce que pour achever la guérison de notre chevalier. Vous êtes la dame que je dois le plus aimer et honorer ; vous avez fait plus pour moi que jamais il ne fut fait pour autre femme. C’est à vous que je dois cet écu, et vous le voyez, il a tenu ce qu’il promettait. — Ah ! reprit la Dame du lac, vous en verrez naître encore d’autres merveilles ; sachez que je vous l’avais envoyé, comme à la dame la meilleure et la plus aimée. J’avais deviné quelle serait la prouesse de cet incomparable chevalier ; ainsi que j’ai dit, je le conduisis à la cour et demandai au roi Artus de l’armer chevalier. Je suis en effet revenue pour hâter sa guérison et pour vous annoncer que