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lancelot du lac.

fâcheux moment : nous n’avons déjà que trop à faire. — C’est pour vous être en aide que je suis venue. Apprenez que les Irois veulent emmener dans leur île le roi Artus, pour être mieux assurés de le garder. Je viens vous offrir un moyen de les prévenir ; vous n’aurez qu’à me suivre. — Grands mercis, demoiselle, » répond mess. Gauvain. Et sans retard nos quatre chevaliers, mess. Gauvain, Lancelot, Hector et Galehaut, s’arment, montent et suivent la pucelle jusqu’aux premières lices de la Roche aux Saisnes. « Le roi, dit-elle, sera emmené par une des issues ; il faut vous en partager la garde, tandis que j’entrerai pour revenir à vous quand il sera temps. »

Elle les quitte et laisse ouverte la poterne qu’elle avait su défermer. Nos quatre chevaliers demeurent en aguet, et bientôt Lancelot entend la pucelle crier : « À l’aide ! à l’aide ![1] ». Il s’élance dans le courtil et voit à peu de distance vingt fer-armés qui attaquent deux chevaliers couverts des armes du roi Artus et de Gaheriet. Il broche vers eux ; mais ceux qu’il venait défendre le saisissent et le font tomber de cheval. Les autres se jettent sur lui, lui

  1. « Aïe ! aïe ! » De là peut-être notre exclamation douloureuse : Aye ! aye !