Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.
59
réunion des deux parties de l’écu.

suis belle, il est beau ; de plus il est le plus preux des preux. Je n’ai donc pas à rougir de l’avoir choisi pour mon chevalier. » Le jour les avertit de se séparer, avec l’espoir de bientôt reprendre ces doux entretiens.

Et cependant, Camille la magicienne faisait pendre aux créneaux de la Roche les écus du roi Artus et de Gaheriet. Ce fut un grand sujet d’étonnement et de douleur quand les Bretons les aperçurent. Ils ne devinaient pas comment les Saisnes avaient fait une telle capture ; seulement ils supposaient qu’on les avait entourés comme ils allaient reconnaître le camp ennemi. Dès que la reine aperçut ces douloureux trophées, elle manda mess. Gauvain et Lancelot.


LV.



Lancelot et mess. Gauvain, allaient se rendre près de la dolente reine, quand entra dans leur tente la demoiselle qui leur avait, quelques jours auparavant, indiqué la place où les Bretons avaient établi leur camp. Nos chevaliers ne soupçonnaient pas en elle une émissaire de la perfide Camille : elle venait les sommer de tenir la promesse qu’ils lui avaient faite. « Demoiselle, lui dit mess. Gauvain, vous avez choisi un