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lancelot et genièvre.

amis les verront endormis, ils se lèveront doucement, tu les conduiras, et nous les attendrons aux premières lices. »

Lionel remplit fidèlement le message : vous devinez la joie et le doux espoir de Lancelot. Artus ne se promettait pas moindre fortune aux mêmes heures. Quand les chambellans furent endormis, il réveilla son neveu Gaheriet, auquel il avait confié le secret de son amoureux aveuglement. Le valet de Camille les attendait à la première entrée et les conduisit du verger, dans la première salle où la belle Camille les reçut d’un visage riant. Elle aida même à désarmer le roi ; Gaheriet fut conduit à la couche d’une belle et jeune fille, et Camille passa avec le roi dans une autre chambre où elle n’eut rien à lui refuser. Il s’endormit dans les bras de sa trompeuse maîtresse : mais bientôt un grand bruit le réveille ; quarante chevaliers frappent à la porte et paraissent. Le roi se lève et court à son épée, avant même d’avoir passé ses braies. Les chevaliers (un d’eux portait plein poing de chandelles) l’entourent, l’avertissent que la défense ne lui servira de rien et qu’il est leur prisonnier. Ils lui arrachent des mains sa bonne épée, et le saisissent pendant que d’autres vont prendre Gaheriet. Puis on les enferme dans une chartre dont la porte était ferrée.

Comme cela se passait à la Roche aux Sais-