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lancelot du lac.

vous arrêtera, ne devinera que nous devions passer la nuit ensemble. — Mais, Camille, promettez-vous de ne rien refuser à mon amour ? — Oui, par tous mes dieux et les vôtres. — Je viendrai donc. — Maintenant, éloignez-vous ; il ne faut pas qu’on vous aperçoive. Quand vous reviendrez, vous trouverez un fidèle valet pour vous ouvrir. »

Le roi rejoignit ses chevaliers ; ils ne furent aucunement surpris de le voir rayonnant de joie. Il envoia aussitôt vers la reine, pour lui annoncer qu’il était revenu sain et sauf de la chasse, et qu’il avait l’intention de passer la nuit au camp. Il l’engageait de son côté à faire belle chère.

La reine avait averti, comme on a vu, Lionel de venir lui parler ; il arriva et elle le chargea de dire aux deux grands amis de se rendre le soir dans la tour et d’entrer dans le jardin par une porte secrète. « Madame, dit Lionel, je ne sais comment ils pourront quitter leur couche, sans éveiller messire Gauvain et Hector qui occupent la même tente. — Gauvain est donc de retour ? reprend la reine. J’en suis bien aise. Mais rien ne doit être impossible au cœur de nos chevaliers. Ils feindront, je suppose, un grand besoin de repos, et ils se mettront les premiers au lit. Hector et Gauvain suivront leur exemple, et quand nos