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lancelot du lac.

de son cheval et lui répète que la reine désire vivement que la bataille ait lieu devant la tour. Voilà Lancelot tout éperdu : « Lionel, dit-il, retourne vers ma dame, et demande-lui si elle veut encore nous voir revenir de son côté. » — Lionel obéit, et la reine le voyant approcher, descend de la tour et lui répète que tel est son désir. Lancelot, dès que la réponse lui est rendue, se rapproche de mess. Gauvain et de ses compagnons : « Je sais, leur dit-il, un moyen de mettre aux mains du roi autant de riches prisonniers qu’il lui plaira. Les Bretons ne voient en vous que des chevaliers errants ; tournez-vous un instant contre eux, et repoussez-les au delà de la rivière ; les Saisnes, rassurés par le secours qui leur arrive, ne manqueront pas de poursuivre, et quand ils auront passé le gué à la chasse des nôtres, vous tournerez bride et frapperez sur eux comme vous savez faire : alors nos hommes reprendront l’avantage, les païens saisis d’épouvante fuiront à qui mieux-mieux, et je les recevrai à l’entrée du gué. »

Galehaut applaudit au plan de son ami, mais mess. Gauvain hésitait : « Je ne puis, disait-il, aller même pour un moment contre les gens du roi mon seigneur. — Pourquoi ? répond Galehaut, quand c’est pour le mieux servir ? » Et mess. Gauvain consentit.