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gauvain et hector en sorelois.

mes pour occuper la place. Une demoiselle leur apprit que le prince des Lointaines-Îles était avec son ami dans un manoir écarté de l’Île-Perdue. Pour y arriver, il leur fallut livrer de nouveaux combats ; d’abord contre deux chevaliers de Galehaut, puis contre le Roi des cent chevaliers et Lancelot lui-même. Lionel arriva justement de la cour de Logres pour interrompre ces luttes aveugles et faire embrasser messire Gauvain et Lancelot. Puis, la demoiselle amie d’Agravain sachant que mess. Gauvain devait se trouver dans le Sorelois, vint lui rappeler que son frère avait besoin du sang du meilleur des chevaliers. Messire Gauvain ne l’avait pas oublié. Il tira d’abord à part Galehaut et Lancelot, pour leur demander s’il ne leur conviendrait pas de se rendre à l’ost du roi. C’était leur intention ; mais, pour répondre au désir de la reine, ils lui déclarèrent qu’ils tenaient à n’y paraître que sous armes déguisées. « Je suivrai votre exemple, » dit mess. Gauvain ; « nous partirons à la fin de cette semaine et, d’ici là, nous aurons le temps de nous faire saigner. »

Lancelot n’avait jamais eu besoin qu’on lui tirât du sang ; mais il ne voulait rien refuser à mess. Gauvain. Il se laissa donc ouvrir les veines, et la demoiselle recueillit le sang et se hâta de le rapporter à son amie. Dès qu’Agravain en fut légèrement arrosé, il sentit éteindre