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lancelot du lac.

Alors ils s’entr’éloignent, puis reviennent de toute la force de leurs chevaux. Perside rompt sa lance ; Hector de la sienne le porte à terre. « Je ne sais, dit-il, comment vous soutiendrez l’escrime, mais vous avez déjà le pire de la joute : restons-en là je vous le conseille, et délivrez votre femme de l’odieuse prison où vous la retenez. — Non, chevalier, cela ne peut être. » Il se lance aussitôt de nouveau, Hector le reçoit le glaive levé ; mais, du tranchant de son épée Perside coupe le glaive en deux et atteint le cheval qui, mortellement blessé, tombe sans mouvement. « Ce n’est pas, dit Hector, la coutume des bons chevaliers de s’en prendre aux chevaux ; mais vous y perdrez plus que moi, car j’entends bien m’en aller sur le vôtre. » Et il se précipite à pied sur Perside qui, bientôt criblé de coups de pointe et de taille, oppose en vain à l’épée de son adversaire un écu percé, déchiqueté. Il tourne, s’esquive ; Hector ne lui laisse pas de relâche. Enfin sa propre épée lui échappe des mains, il fléchit sur les genoux, et se résigne à crier merci, quand il voit Hector délacer son heaume et abattre sa ventaille. « Je veux bien vous l’accorder, dit le vainqueur, mais à trois conditions. — Oui, oui, telles que vous les direz. — Vous confesserez que la beauté d’Hélène l’emporte sur votre prouesse. — Vous