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lancelot du lac.

soutenir. Il suffira de dire qu’il eut grand’peine à triompher non-seulement des vingt chevaliers de garde, mais de tous ceux qui se trouvaient dans les chambres du roi et dans le verger qu’il lui fallut traverser de nouveau. Heureusement Sagremor par sa prouesse, la demoiselle par ses ruses, le secondèrent à merveille.

Un des chevaliers du roi, plus hardi que les autres, avait arrêté Sagremor comme il rentrait dans le verger. Après un long combat, il demanda et obtint merci, à condition de les aider à regagner la planche sur laquelle ils avaient passé dans le verger. Ce chevalier les conduisit, et en prenant congé il obtint de Sagremor la permission d’être à jamais son chevalier.

La nièce de Manassès qui les avait amenés semblait craindre de rester après eux : « Que va devenir, lui demanda mess. Gauvain, ma douce amie, si nous l’abandonnons au ressentiment du roi son père ? — Ne tremblez pas pour elle ; le roi et la reine l’aiment trop pour ne pas lui pardonner. Depuis le départ de sa sœur, l’amie de votre frère Agravain, elle est leur seul enfant. Pour moi, s’ils viennent à me prendre, rien ne me sauvera de leur ressentiment. »

Sagremor, son nouvel ami, offrit de l’accompagner jusqu’au château d’Agravain. Elle y consentit, et chargea un valet qui l’avait sui-