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quête de lancelot.

vit dames et chevaliers formant de joyeuses danses autour d’un écu suspendu à la branche d’un pin. En passant devant cet écu, les danseurs s’inclinaient comme devant un sanctuaire. Galehaut le reconnut pour avoir été porté par Lancelot quand il vint au secours du roi, devant le Pas-félon. Un chevalier de certain âge semblait conduire les autres ; il va le saluer, et lui demande pourquoi l’on faisait tant d’honneur à cet écu ? « Sire, répond-il, parce qu’il a appartenu au meilleur chevalier du monde. Nous lui devons la délivrance de ce château aujourd’hui nommé Ascalon l’enjoué, et que des ténèbres attristaient ; nous témoignons ainsi de notre reconnaissance pour celui qui nous a rendus à la lumière du jour. »

Galehaut ayant remercié le vavasseur tend le bras jusqu’à la branche où pendait l’écu, le prend et le passe à l’un de ses écuyers. « Comment ! sire chevalier, dit le vavasseur, pensez-vous emporter cet écu ? — J’aimerais mieux mourir que le laisser. — Vous mourrez donc, car nous avons ici quarante chevaliers pour le défendre. » Galehaut ne répond pas et poursuit son chemin jusqu’à l’entrée de la forêt. Là, dix chevaliers arrêtent son cheval et le défient. « Sire, lui dit alors le valet auquel il avait remis l’écu, veuillez me faire chevalier, je vous aiderai dans