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lancelot du lac.

je vais et qui me fait partir. J’espère ne pas demeurer longtemps mais je vous prie de n’avertir le roi ni Galehaut de mon départ, avant que je ne sois éloigné. — Ah ! Lancelot ! dit mess. Gauvain, si vous avez à courir un danger, laissez-moi le partager. — Non, je n’ai rien à craindre et je m’en vais en lieu sûr. À Dieu soyez recommandé ! » Cela dit, il s’en va rejoindre la demoiselle et les sergents de Morgain qui emportent le riche pavillon. Laissons-le tristement regagner sa prison, et revenons au roi Artus et à Galehaut, auxquels messire Gauvain apprend le lendemain le départ inattendu de Lancelot. Ils en ressentent un vif chagrin : Galehaut surtout ne pouvait comprendre que son ami eût confié à un autre que lui ce qu’il avait en pensée. De là, une profonde mélancolie qui ne le quitta plus jusqu’à sa mort. Rien n’aurait pu distraire la cour du roi de la nouvelle inquiétude causée par l’éloignement du vainqueur de la Tour douloureuse, sans le fâcheux incident dont il nous faut maintenant parler.