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mort de karadoc.

même moment il sent tomber sur ses épaules Lancelot, qui, après s’être recommandé à Dieu, n’a pas voulu le laisser échapper. Il jette un sourd gémissement, Lancelot lui arrache le heaume, abat sa ventaille et lui tranche la tête. Comme il poussait le cadavre à l’entrée de la chartre entr’ouverte, il entend une voix plaintive : « Qui est là ? demande Lancelot. — Un malheureux bien digne de pitié. » À cette voix il reconnaît le neveu du roi. « Cher seigneur et compain, s’écrie-t-il, comment vous est-il ? — Je vis encore mais pourquoi m’appelez-vous seigneur et compain ? — C’est que je suis Lancelot. — Ah ! j’aurais dû le deviner : quel autre pouvait arriver jusqu’à moi ! La Table ronde peut se vanter de posséder en vous la réunion de toutes les prouesses. »

Pendant cette heureuse reconnaissance, la demoiselle de la Tour faisait apporter et glisser dans la fosse une échelle et avertissait Lancelot de s’en servir. Il remonte donc et rejette l’échelle par la lucarne à messire Gauvain qui remonte à son tour. À la voix, messire Gauvain avait reconnu la demoiselle qui l’avait secouru ! il va d’abord embrasser ses genoux. Elle fait apporter des armes pour l’en revêtir elle-même. Lancelot, pendant ce temps, allait montrer la tête de Karadoc aux chevaliers et autres défenseurs du château. Quand ils