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délivrance de sagremor.

écu, brocha vivement des éperons pour lui venir en aide. « Vous êtes morts ! » cria-t-il aux assaillants. Le premier qu’il atteignit roula sur l’herbe baigné dans son sang ; la pointe de son glaive resta fichée dans le corps du glouton. Il tire alors son épée, tranche les bras, démaille les hauberts et fend les têtes. Quatre sont tués, un cinquième navré, les autres prennent la fuite. Mais celui qui avait défendu plutôt que maltraité messire Yvain, au lieu de suivre ses compagnons retourne vers Sagremor, coupe les cordes dont il était lié, le ramène au pavillon et lui offre sa propre robe. Puis il court achever de délier la demoiselle dont les mains étaient écorchées et la tête déchirée. Il l’avait déjà reconduite au pavillon, quand y arrivèrent Lancelot et mess. Yvain, ravis d’y retrouver Sagremor. La table était dressée pour dix chevaliers ; il ne faut pas demander s’ils firent honneur aux mets dont on l’avait couverte. Après le repas, ils eurent tout le temps de raconter leurs aventures. Sagremor se rendait au château d’Agravain avec sa nouvelle amie, quand dix chevaliers du roi de Norgalles ayant reconnu la demoiselle confidente des amours de la fille de leur roi pour mess. Gauvain, les avaient arrêtés. « J’étais désarmé, ajouta Sagremor, je ne pus défendre ni mon amie ni moi-même ; c’en était fait de nous,