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trajan le gai et ses deux fils.

redevables ? — Je vous dirai ce que je n’ai dit encore à nul autre chevalier : mon nom est Lancelot du Lac. — Ah ! s’écria Melian, j’ai bien des fois entendu parler de vos prouesses. » Adrian, de son côté, au nom de mess. Yvain, se souvint du chevalier qui avait essayé de le lever. « S’il ne change de voie, dit-il, il lui faudra passer la nuit en pleine forêt. Mais vous, sire, comment pensez-vous avoir raison du traître Karadoc ? Un seul chevalier, trois ou quatre même, n’ont pu, jusqu’à présent, lutter contre lui. Nous savons votre grand cœur ; mais vous comprendrez en le voyant nos craintes. Ne parle-t-il pas déjà de conquérir les royaumes d’Artus et de Galehaut ? C’est même pour cela qu’il a établi les mauvaises coutumes de son château, et qu’il y retient monseigneur Gauvain, afin d’attirer ici tous les meilleurs chevaliers du roi qui voudront essayer de le délivrer. Si pourtant vous ne craignez pas de le défier, je vous suivrai : c’est le moins, après ce que nous vous devons, de mettre pour vous nos corps en aventure. — Oui, reprit Lancelot, je tenterai ce qui n’a pas effrayé de meilleurs chevaliers que moi. — Si quelqu’un, dit Melian, doit triompher de Karadoc, c’est le preux auquel il vient d’être donne de nous guérir. »