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lancelot du lac.

devant d’eux, en pleurant de joie de revoir son fils. On s’empresse autour de Lancelot ; c’est à qui pourra l’aider à descendre et à désarmer : on dispose son lit, on le couche et Melian l’ayant quelque temps regardé : « Sire, dit-il, s’il ne vous déplaisait, je demanderais si vous ne seriez pas de la maison du roi Artus ? — Oui, pourquoi le demandez-vous ? — Comment pourrais-je l’oublier ! Vous êtes assurément celui qui déferra à Kamalot le chevalier navré[1]. — Oui, et je me souviens assez de tous les ennuis que cette affaire m’a causés. — Savez-vous quel était celui qui vous dut sa délivrance ? — Non ; mais je sais que je fus, à cause de lui, retenu en prison près de deux ans. — Ah sire ! soyez entre tous béni ! C’est moi que vous avez déferré et nous vous devons, mon frère et moi, la fin de nos maux. Ce n’est pas tout. Vous avez en même temps guéri notre père qui n’était guère en meilleur point. Écoutez-moi : À l’extrémité de cette forêt, demeure un chevalier félon d’une force prodigieuse : il est plus grand même que Galehaut : c’est Karadoc de la Tour douloureuse. Son frère, aussi déloyal et aussi cruel que lui, m’avait percé des glaives dont vous m’avez déferré.

  1. Voy. Lancelot, t. I, p. 132.