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lancelot du lac.

un écu blanc au lion de sinople. Lancelot à cet indice reconnut messire Yvain « Veuillez, dit-il à la demoiselle, découvrir ce chevalier. — Volontiers, si vous tentez de le lever en promettant de le venger. » Lancelot promit et les écuyers posèrent le coffre par terre. Alors il passe le bras sous l’aisselle du navré, le soulève sans effort et l’étend doucement sur l’herbe. Le chevalier pousse un grand soupir, et regardant Lancelot : « Site, bénie soit l’heure de votre naissance ! vous avez fait ce que tant d’autres ont vainement essayé. Vous êtes, je le vois bien, le meilleur chevalier du monde, et je vous dois la fin de mes plus grandes douleurs. Elles ne sont plus rien, si je les compare à ce que je souffrais dans le coffre. » Il fait signe à l’un des écuyers : « Hâtez-vous, dit-il, d’aller apprendre à mon père et à mon frère ce que vous avez vu : ce preux chevalier viendra héberger dans notre maison ; nous l’y recevrons avec tout l’honneur dont il est si digne. » Le jour finissait ; il fallait choisir, de coucher dans la forêt ou de suivre la litière : Lancelot accepta l’offre du chevalier.

L’écuyer s’empressa d’aller annoncer au château l’heureuse nouvelle, pendant que Lancelot aidait à disposer une couche d’herbe verte et de fleurs odorantes : on enveloppa le che-