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lancelot du lac.

val des éperons : car il était impatient de rejoindre le valet qui avait prononcé le nom de Galehaut. Seulement il se promit, aussitôt après avoir parlé à ce valet, de venir reprendre la nièce de Manassès, et de la suivre jusqu’à la demeure de la belle inconnue dont elle lui avait parlé.


XLIX.



Mess. Gauvain pressa donc le pas de son coursier sur la voie qu’il avait vu prendre au valet ; et il ne tarda pas à le joindre, comme il marchait tristement à pied, l’épée nue à la main. « Mon Dieu !  » s’écriait-il, « pourquoi ne m’a-t-il pas tué ? — Qu’avez-vous, bel ami ? lui demande mess. Gauvain ; vous a-t-on fait tort ? Je suis prêt à vous venir en aide : je me trompe fort, ou vous êtes l’homme du monde que j’aime le mieux. — Comment, dit Lionel, savez-vous à qui je suis ? — Vous êtes au prince Galehaut, et vous n’avez pas à vous en défendre. Dites-moi qui vous cause tant de chagrin ? — Sire, avant de vous répondre, je voudrais savoir qui vous êtes. — Je veux bien vous le dire : je suis Gauvain, le neveu du roi Artus. — Ah ! sire, pardonnez-moi ; je ne pouvais le croire tout à l’heure, en voyant combien