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lionel devant loverzep.

l’un d’eux vous tenait, vous ou ceux que je vois là aux prises, je suis bien sûr que vous donneriez bien pour vous dégager tous les honneurs de Galehaut. » Lionel se mordit les lèvres après avoir prononcé le nom de Galehaut mais, tout en donnant quelque répit au sénéchal, mess. Gauvain avait recueilli ces paroles, et avait aussitôt supposé que le valet pourrait lui donner des nouvelles du grand ami de Galehaut. Il entendit ensuite la demoiselle s’écrier : « Gauvain, messire Gauvain ! on vous tient pour le meilleur chevalier du monde ; vous laisserez-vous ainsi malmener ! — Eh, demoiselle ! dit Lionel, que parlez-vous de messire Gauvain ? Ce n’est pas lui qui se laisserait ainsi travailler par un seul champion. » Tous ces mots entendus par mess. Gauvain hâtèrent la fin du sénéchal. D’une dernière atteinte, le neveu d’Artus l’étourdit et d’un coup de poing le jeta hors des arçons. Cela fait, il descend, délace le heaume, abat la ventaille du vaincu, et attend qu’il crie merci. Mais le sénéchal n’avait plus la force de prononcer un mot ; et mess. Gauvain, à son grand regret, lui trancha la tête qu’il vint déposer aux pieds du duc Escaus. Aussitôt le corps fut conduit aux fourches, pendant que mess. Gauvain, sourd aux prières du duc qui voulait le retenir, et aux actions de grâces des parents de Manassès, brochait le che-