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ascalon le ténébreux.

nez nos bêtes, dit-il à son compagnon, je me chargerai d’accompagner ce chevalier. » Il les mène ainsi devant une maison de belle apparence ; les deux fils du vavasseur les accueillent, désarment le duc et le servent à l’envi.

Le vavasseur avait une femme qui visita les plaies du duc encore saignantes. Elle y mit un nouvel onguent et les couvrit comme il convenait. Le lendemain, le valet lui donna ses armes et lui amena son cheval. Le vavasseur voulut le convoyer avec ses fils ; chemin faisant il demanda d’où il venait, où il allait. Le duc se tut sur sa dernière aventure ; il se contenta de dire qu’il arrivait de Londres et désirait gagner la Tour douloureuse. « En vérité, répond le prud’homme, vous vous êtes dévoyé d’une demi-journée, pour suivre le chemin le plus dangereux et le plus mauvais. D’ici à la Tour douloureuse vous aurez à combattre tant d’ennemis qu’il n’est pas au pouvoir d’un seul chevalier de les provoquer sans mettre en danger sa vie et son honneur. Laissez-moi vous avertir au moins de tout ce qui peut diminuer vos périls.

̃ « Vous trouverez, à quinze lieues anglaises d’ici[1] un val grand et profond auquel

  1. Apparemment quinze milles ou sept lieues et demie de France.