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lancelot du lac.

mur, il jette son écu, son bâton, s’agenouille et implore la merci que le duc lui accorde, du consentement de la demoiselle.

On entendit alors à l’entrée du souterrain de grands cris de joie qui partaient d’une foule de dames et chevaliers. Galeschin remonte dans le pourpris, la demoiselle le fait repasser du jardin dans une grande plaine que dominait un des plus beaux châteaux du monde. De la ville on entendait le retentissement des cors et des trompes ; les portes s’ouvrirent et laissèrent passer une nombreuse compagnie qui vint féliciter le duc et lui faire escorte jusqu’au château. On avait déjà pavoisé les rues et chacun à l’envi saluait le vainqueur : les écus des quatre escrimeurs étaient portés en triomphe par deux jeunes valets ; vieillards, hommes et femmes, tous criaient : « Bien venu le bon chevalier qui a mis un terme à nos maux et délivré nos enfants de servage ! » Et chacun de tomber à ses genoux comme devant un sanctuaire. Le seigneur du château, homme de grand âge et bien près d’être aveugle, alla pourtant au devant de lui et le pria de faire séjour. Galeschin s’excusa sur ses grandes affaires. « — Ne nous refusez pas, de grâce, reprit le vieillard, accordez cette faveur aux gens qui vous doivent leur délivrance. Avant tout, je dois vous apprendre