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aventures de galeschin.

le duc, en les recommandant à Dieu, obtient de la dame de Cabrion qu’elle ne parlera pas au roi de la mésaventure de mess. Gauvain.

Le duc et l’écuyer de la dame de Blancastel voient bientôt, à l’entrée d’un carrefour, avancer de leur côté une demoiselle montée sur palefroi : elle demande au duc s’il est le chevalier qui délivrera mess. Gauvain ? « — Au moins suis-je, répondit-il, de ceux qui le tenteront, et quoi qu’il puisse advenir, j’y mettrai tout mon pouvoir. — Sire ! votre pouvoir n’y fera rien il faudrait une dose de prouesse dont vous n’êtes pas apparemment pourvu. — Et qu’en savez-vous, demoiselle ? — Oseriez-vous me suivre, deux jours durant et pourriez-vous ainsi montrer si vous êtes digne de l’essayer ? — Demoiselle, dit alors le valet de Blancastel, monseigneur ne doit pas quitter le bon chemin pour vous suivre. — Ne disais-je pas qu’il n’en aurait jamais le cœur ? Et pourtant, il n’aurait pas, où je le voulais mener, la moitié des peines qui l’attendent s’il veut délivrer messire Gauvain. — Je reconnais, demoiselle, qu’il m’importe de chercher à reconnaître si je puis mener à fin une telle entreprise ; et si je ne sors pas à mon avantage d’une aventure aisée, je ne dois pas espérer d’en achever une plus difficile. Je suis donc prêt à vous accompa-