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lancelot du lac.

pendu de lui. » Le duc retourne au chevalier. « — Je veux savoir qui vous êtes, vous et ceux qui ont massacré les hommes de la dame de Cabrion, et emmené messire Gauvain. — Je ne le dirai pas. — Vous mourrez donc. — Non ! je vais le dire ; c’est Karadoc. — Pensez-vous qu’il mette à mort messire Gauvain ? — Non ; mais il lui fera toutes les hontes. Il le hait pour avoir tué un de ses oncles, bon chevalier. Je vous ai répondu, sire, ayez merci de moi ! — La merci qu’il plaira à cette demoiselle de prononcer. Demoiselle, voici l’épée de ce mauvais chevalier ; décidez l’usage que j’en dois faire. » Alors l’écuyer à la tête bandée s’avance et reprenant l’épée : « C’est moi qui vous vengerai, ma sœur. » La demoiselle regarde ses belles tresses, pleure et dit qu’elle aime mieux le voir mourir. Aussitôt l’écuyer hausse l’épée et fait voler à terre la tête du chevalier.

Ils reprenaient ensemble le chemin frayé, quand l’écuyer aperçoit de loin un de ses compagnons ; il lui fait signe d’approcher : celui-ci arrive, salue le duc et lui apprend que la dame de Cabrion n’était pas loin. Le duc de Clarence se fait conduire vers elle, et s’empresse de faire honneur à la cousine du roi Artus et de mess. Gauvain. L’écuyer blessé monte le coursier de celui qu’il a décapité, et