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lancelot du lac.

verse et frappe de ses quatre pieds mess. Yvain, et l’inconnu s’éloigne, emportant mess. Gauvain entre ses bras. Les trois amis suivent ses traces aussi vite qu’ils peuvent, mais ils ne tardent pas à rencontrer vingt chevaliers bien armés. Lancelot, quoique en simple surcot et sans épée, allait les attaquer, quand messire Yvain l’arrêtant : « Qu’allez-vous faire ? est-ce prouesse de se heurter seul, à pied et désarmé, contre vingt cavaliers armés de toutes pièces ? Faisons mieux : retournons à nos tentes, armons-nous secrètement et revenons, sans rien dire au roi ni à la reine de l’enlèvement de messire Gauvain : nous le délivrerons ou nous partagerons sa mauvaise fortune. »

Le conseil était sage, il fut suivi. Les trois amis revinrent à leurs pavillons, montèrent, firent porter devant eux leurs armes et regagnèrent la forêt. Ils avaient pris un chemin ferré qui les conduisit à l’entrée de trois voies fourchues où des pas de chevaux étaient fraîchement marqués. « Beaux seigneurs, dit messire Yvain, pour être sûrs de découvrir le ravisseur, nous ferons bien de nous séparer. Je prendrai, s’il vous plaît, la voie gauche. — Soit ! disent les autres. — Et moi la droite, » dit le duc de Clarence[1]. Celle du milieu fut réservée à Lance-

  1. Les aventures des quatre chevaliers sont dans l’o-