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lancelot du lac.

et messire Galeschin duc de Clarence[1], fils du roi Tradelinan de Norgalles, frère de Dodinel le Sauvage, neveu par sa mère du roi Artus, enfin, cousin germain de mess. Gauvain. Il était assez court et épais de taille, mais hardi, vif et plein de merveilleuse prouesse. Galehaut étant en conversation avec le roi quand s’écartèrent ainsi nos quatre chevaliers, il n’avait pu les accompagner.

La forêt de Varannes, bien qu’assez peu éloignée de la Tamise, passait depuis longtemps pour être des plus aventureuses et les quatre chevaliers n’ayant pas pris leurs armes, ne voulaient pas s’y engager à une grande profondeur. Mais ayant avisé un endroit tapissé d’herbes et de fleurs sauvages, ils s’arrêtèrent sous un grand chêne au feuillage épais et riant, comme ils sont tous à la fin du mois de mai. Alors ils se mirent à parler de tout ce qu’on racontait de la forêt. « J’ai dessein, dit messire Gauvain, de pénétrer dans toutes ses profondeurs, et d’y rester plusieurs fois vingt-quatre heures, pour m’assurer de la vérité de ce qu’on nous en dit. Mais je ne voudrais pas chevaucher la veille d’une fête comme celle-ci ; je compte donc y revenir demain lundi. » Mess. Yvain, Clarence et Lancelot convinrent

  1. Voy. Liv. d’Artus, p. 132.