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mort de la fausse reine.

vrer la demoiselle de Carmelide au jugement des barons, si bien que trois semaines passèrent et qu’elle finit de sa belle mort, en grande douleur et repentir. Artus couvrit le chagrin qu’il en ressentait ; l’Apostole leva l’interdit prononcé sur la terre de Bretagne, et rien ne dut plus retarder le retour de la reine. Artus envoya pour la redemander le frère Amustant, l’archevêque de Cantorbery, l’évêque de Winchester et dix tant rois que ducs. Amustant raconta à la reine les aveux et la mort de la demoiselle de Carmelide en ajoutant que le roi Artus désirait grandement la revoir. Elle écouta tout cela sans trop laisser voir la joie qu’elle en ressentait ; puis elle envoya semondre ses barons de Sorelois. Après avoir annoncé les nouvelles à l’assemblée, elle prit à part Galehaut et son compagnon : « Dites-moi ce que je dois faire, beaux amis ; vous voyez que les barons de Logres sont venus me redemander : la fausse reine est morte, et le roi sait maintenant qu’il m’a épousée par devant Sainte Église. Quoi qu’il en soit, je ne répondrai pas sans votre conseil. — Dame, répond Lancelot, notre conseil sera toujours votre volonté ; mais ceux-là ne vous aimeraient pas qui vous engageraient à refuser l’honneur et la seigneurie de Bretagne, qui vous appartiennent. Le roi Artus, malgré ses torts, est le pre-