par le roi et par tous les barons et chevaliers. »
Les barons de Logres, rassemblés à Bredigan pour prononcer sur le sort de Bertolais, décidèrent qu’il méritait le plus dur supplice ; mais à la prière du sage Amustant, le roi consentit à le faire conduire, en attendant le jugement, dans un vieil hôpital. Quant aux barons de Carmelide qui avaient condamné la véritable reine, rien ne peut se comparer à leur effroi, en apprenant la façon dont la trahison de leur demoiselle avait été découverte. Ils se rendirent en Sorelois et, arrivés à Sorehau où résidait la reine Genièvre, ils quittèrent leurs palefrois, tranchèrent les avant-pieds de leurs chausses et rognèrent les longues tresses de leurs cheveux ; puis tombant aux genoux de la reine, ils crièrent merci : « Dame, prenez de nous telle justice qu’il vous plaira ; exilez-nous de la terre que nous occupons, mais pardonnez-nous d’avoir suivi trop aveuglément le conseil du méchant Bertolais. »
La reine, douce et débonnaire de sa nature, eut grande pitié d’eux. Elle pleura, les releva l’un après l’autre et leur pardonna leur méfait.
Le roi tint ensuite à Carduel une grande cour : il voulait faire oublier le blâme dont il avait si injustement couvert la bonne et sage reine Genièvre ; mais il hésitait toujours à li-