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la bretagne en interdit.

gne roi de Bretagne, chargé des grands maux que j’ai faits à la terre et à mes hommes. Je vous ai envoyé querir pour confesser et recevoir mon créateur. — Roi, je veux bien ouïr ta confession ; mais n’espère pas recevoir ton sauveur. Je le refuse au plus grand des pécheurs, très-justement excommunié. Tu as délaissé ta femme épousée ; tu en tiens une autre contre Dieu, raison et Sainte Église ; tant que tu seras en tel péché, nul bien ne te peut venir. »

Le roi se mit à pleurer tendrement. Dès qu’il put parler : « Beau sire, vous tenez la place de Dieu ; apprenez-moi ce que je dois faire pour sauver mon âme. Je reconnais que rien de bon ne m’est advenu depuis l’éloignement de ma première femme. Cependant, en la renvoyant je n’ai pas cru mal faire ; les gens du pays m’avaient juré qu’elle n’était pas ma droite épouse ; il est vrai que Sainte Église n’a pas dénoué ce qu’elle avait noué. — Le conseil, reprit le religieux, que j’ai à te donner, c’est de faire réparation à l’Église. Si tu as eu raison d’agir ainsi que tu as fait, elle t’absoudra ; si elle confirme ton premier mariage, il te faudra renoncer au second. — Je ferai ce que vous demandez. »

Il commence à confesser tous les péchés qu’il avait sur le cœur. Quand il eut fini, les barons