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lancelot du lac.

qu’il en avait reçues. Pour toute réponse le chevalier lui montra sa nouvelle amie qu’il en avait parée. Je saurai bien, dit la demoiselle indignée, vous contraindre à me les rendre. — Vous ! et par quel moyen ?Par un chevalier plus preux que vous n’êtes. — En vérité, je serais curieux de voir cela ; et, pour vous contenter, je m’engage à ne pas m’éloigner d’ici avant un mois. Votre preux chevalier pourra m’y trouver.

« Or une pucelle nous avait hier averties que mess. Gauvain devait traverser aujourd’hui cette forêt avec un autre chevalier de la maison du roi Artus. Messire Gauvain devait être facile à reconnaître au sinople de son écu. Devisant ainsi, mess. Gauvain et la demoiselle rentraient dans le pavillon. Un lit y était préparé ; la demoiselle ne souffrit pas qu’un autre lui ôtât ses chausses ; et quand il fut couché, elle resta près de lui jusqu’à ce qu’il eût fermé les yeux : alors elle s’étendit aux pieds du lit et s’endormit elle-même. Le matin venu, mess. Gauvain demanda ses armes ; deux écuyers l’aidèrent à les revêtir et il se remit à la voie avec la demoiselle : Après avoir chevauché une grande partie du jour, ils arrivèrent devant la forte maison d’une tante de la demoiselle, où il fut honorablement reçu sans avoir besoin de dire son nom. Mais pen-