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lancelot du lac.

cessité de remplacer le roi Artus, qui, tout portait à le croire, avait cessé de vivre. Suivant lui, c’était au parent le plus proche du roi regretté qu’il convenait d’offrir la couronne.

Or, Galehaut savait que mess. Gauvain aurait refusé de la prendre, tant que la nouvelle de la mort de son oncle ne serait pas arrivée. En lui faisant reconnaître les vues ambitieuses d’Aguisel, il sut le décider à revenir sur cette résolution ; et quand le roi d’Écosse vint, au nom des hauts barons, lui demander s’il consentait à devenir roi, il répondit qu’il ne refuserait pas si tel était le vœu général, « tout en espérant, ajouta-t-il, que le roi Artus, mon oncle, n’est pas mort, et qu’il reviendra bientôt. Alors seront déliés de leur serment de fidélité les barons qui m’auront choisi, et le roi ne pourra me savoir mauvais gré d’avoir gouverné en son absence. »

Il est aisé de deviner le dépit et la surprise du roi Aguisel, quand il vit mess. Gauvain ne consentir à être élu que pour mieux conserver le trône au roi Artus, si jamais il reparaissait. Il lui fallut se soumettre et, comme les autres, reconnaître mess. Gauvain pour le droit héritier de la couronne en vacance. À peine élu, les troubles, les désordres cessèrent. Mess. Gauvain eut le nom de roi ; la reine en eut l’autorité.