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la fausse genièvre.

forter : « Nous apprendrons bientôt, disait-il, par quelle aventure le roi est retenu : mais vous, dame, n’avez rien à redouter de la calomnie ! Malheur à l’indigne femme qui n’a pas craint de lever cette folle clameur ! — Je me soucie peu, Galehaut, de cette femme, répondait la reine mais je crains la méchanceté des hommes. Veuillez donc avertir votre ami d’éviter de me voir en particulier, tant que le roi sera loin d’ici. » Galehaut approuva la prudence et la sagesse de la reine. Le jour même, elle partit de Caradigan et revint à Carduel, sous la garde de mess. Gauvain, de mess. Yvain, de Keu le sénéchal et des autres chevaliers de son hôtel.

Pour la demoiselle de Carmelide, quand elle eut avis de la prise du roi, elle reparut en cour demandant aux barons de Logres qu’on la mît en présence d’Artus. « Demoiselle, répondit Baudemagus, le roi n’est pas ici : il s’est vu contraint de quitter Caradigan, et nous a remis le pouvoir de faire droit. — Cela ne peut être : de la bouche du roi doit sortir le jugement de ma cause. Je suis ajournée devant lui, c’est de lui que je me plains, c’est lui qui doit me rendre l’honneur qui m’appartient. — Dame, les chevaliers de la cour du roi répondent pour le roi ; ils ont plein droit de parler et de juger en son nom.