Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/158

Cette page a été validée par deux contributeurs.
151
la fausse genièvre.

en défendant l’honneur de la reine, ne croira défendre le droit. Ils auront donc pour eux tous les avantages, tandis que vos champions, tout en étant de bonne foi, soutiendront une mauvaise cause et devront commencer par jurer sur saints que vous avez le droit pour vous. Leur parjure tiendra-t-il contre le loyal serment des autres ? — Hélas ! dit en pleurant la demoiselle, que me conseillez-vous donc ? — Je vais vous le dire : il est reconnu qu’il ne faut jamais compromettre l’honneur de son nom devant les hommes : car il n’en est pas des hommes comme de Notre-Seigneur qui pardonne au vrai repentir des pécheurs. Pour ne pas mettre en péril votre vie et votre bon renom, mon avis serait d’employer un peu d’adresse. Nous demanderons au roi un second jour de répit ; il nous l’accordera et, dès qu’il aura consenti, un de vos chevaliers ira lui annoncer que dans la forêt de Caradigan séjourne un merveilleux sanglier, depuis longtemps le fléau de la contrée. Le roi qui aime beaucoup la chasse demandera qu’on le conduise aussitôt où le monstre se tient d’ordinaire. Vos hommes seront aux aguets ; quand ils jugeront le roi isolé, ils l’entoureront et n’auront pas de peine à s’emparer de sa personne et à le conduire à Carmelide. Là vous l’enchanterez