Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/157

Cette page a été validée par deux contributeurs.
150
lancelot du lac.

être jugées par preuves et par témoins ; il fallait, en conséquence, l’examiner en cour, et non l’abandonner aux chances d’un combat.[1] Mais, avant tout, cette demoiselle doit déclarer si elle consent à s’en remettre à la décision de vos barons. »

Bertolais, qui avait offert de déposer son gage pour soutenir la demoiselle, répondit : « Sire, il faut donner à ma dame le temps de prendre conseil.

« — Nous lui accordons le délai d’un jour, » dit le roi.

La demoiselle se retira avec tous ceux de sa partie. Ils allèrent prendre hôtel dans une maison éloignée, de la ville ; et quand ils furent assurés que personne de la maison du roi ne les avait suivis, Bertolais remontra à la demoiselle que le jugement de la cour pourrait bien lui être défavorable : « S’il est tel, vous n’éviterez pas le dernier supplice. D’un autre côté, si la décision est soumise aux chances d’un combat, vous savez bien que la cour du roi Artus réunit la fleur de tous les chevaliers du monde ; et il n’en est pas un qui,

  1. On a beaucoup déclamé contre l’ancien usage du combat judiciaire : mais on n’a pas assez remarqué que les juges devaient l’ordonner dans les seuls cas où ni l’accusateur ni l’accusé ne pouvaient fournir de preuves ou de témoins pour ou contre l’accusation.